Les Dires de Zeta: Connexion Esprit/Corps


Les chercheurs font depuis peu la carte des régions du cerveau humain qui sont actives à l’état de veille. C’est une pratique consacrée, et qui n’est pas sans fondement. Quand un humain fixe un objet, les régions correspondantes de la vision dans le cerveau sont plus actives qu’à l’ordinaire, et quand un autre est en communication télépathique avec l’humain en train de fixer, ils ont tous les deux les mêmes régions du cerveau qui sont actives. Cela se sait depuis des dizaines d’années et cela a été enregistré. Ce qui est récent, c’est la tentative d’établir par quels moyens pensent les humains, comment ils arrivent à des conclusions, ou ont, par exemple, une idée géniale. On peut tracer la courbe d’apprentissage d’animaux simples, élevés dans un labyrinthe, par laquelle ils apprennent qu’en suivant la paroi qui est lisse, par exemple, ils arrivent à la nourriture. La première fois que cela se produit, c’est le hasard, et le rat fait donc une association. Paroi lisse = nourriture. La prochaine fois qu’on mettra le rat dans un labyrinthe, s’il a faim, il accordera plus d’importance à l’exploration des chemins aux parois lisses qu’à ceux où les parois sont rugueuses. Que se passe-t-il là?

L’association mentale dans le cerveau du rat est une combinaison chimique dans les cellules du cerveau existantes en certaines zones du cerveau. La faim chez le rat est maintenant en liaison avec ces parties du cerveau qui détiennent des empreintes visuelles et tactiles. Ces empreintes, tout comme leurs traces, sont chimiques. Ces empreintes, ou données enregistrées, et les traces, font un encaustique plus ou moins épais selon qu’ils sont utilisés plus ou moins souvent. Plus ils sont utilisés, plus la chimie se renforce. Moins ils sont utilisés, plus la chimie s’affaiblit. Si le rat ne continue pas à chercher sa nourriture via des parois lisses, il explorera ces chemins de moins en moins souvent, jusqu'à ce que les parois lisses n’aient pas plus de signification pour le rat qu’un autre type de paroi. Ces traces chimiques ne sont pas identiques. Elles ont des caractéristiques qui se rapportent à la zone du cerveau concernée, et dans de simples vers, elles sont quelque peu transmissibles.

Les vers, si on les pousse à aller vers la droite ou la gauche pour avoir la nourriture ou pour éviter de se blesser, peuvent voir leur cerveau jeté en pâture à d’autres vers, qui semblent alors avoir ingéré du savoir. Que se passe-t-il là? Les produits chimiques du cerveau, qui ne sont pas démantelés par la digestion, migrent jusqu’au cerveau par le sang, et comme ils sont de composition chimique similaire chez des vers similaires, ils se fixent aux cheminements du cerveau de leur nouvel hôte. La chimie correspondant à la droite ou à la gauche est spécifique chez ces vers, et elle se place sur l’un ou l’autre des côtés du cerveau avec quelques petites différences, et si ces différences pèsent peu, elles pèsent assez pour faire préférer au ver cannibale la liaison avec tel ou tel côté du cerveau. Une réponse apprise par transfert, et qui prouve que le cerveau fonctionne chimiquement, par des routes et des images chimiques.

Les émotions sont de la chimie induite de l’intérieur. Les sensations, le pouvoir du cerveau à retenir des idées, sont aussi intrinsèquement associés à des réactions chimiques. En fait, c’en est la base. Que pourrait il en être sinon ? Les hormones stimulent les sentiments, et les hormones sont créées par stimulation nerveuse des glandes. Tout est entrelacé. Les sens reçoivent des rayons de lumière ou de la chaleur, ou d’autres stimuli équivalents qui créent des réactions chimiques se propageant le long des nerfs et stockées ensuite dans votre cerveau par des modifications chimiques. Ces modifications chimiques sont si lentes à se détériorer que vous mourez avant que bon nombre d’entre elles ne disparaissent, et c’est pourquoi vous avez une mémoire. C’est un entrepôt chimique, semblable à la banque de données d’un calculateur, dans lequel les changements chimiques sont quasiment gravés à jamais dans votre cerveau.

Les pensées complexes peuvent être scindées en milliers d’étapes, où sont associés les souvenirs des sens. Même le concept abstrait des nombres est lié à des souvenirs sensoriels. L’enfant qui empile des cubes note que quatre cubes font une pile plus haute que trois cubes, et le concept de plus grand que est lié à ce calcul. N’y a-t-il pas une pile qui montre clairement qu’elle est plus haute ? Quand on ajoute un seul cube à la plus petite, elles sont de même hauteur. Une équation algébrique naissante se construit dans la tête du bébé. Les grandes idées se construisent à partir de nombreuses petites cases d’informations mentales, et d’encore plus de connexions. Les grandes idées arrivent simplement lorsque deux ou plus de ces connexions auparavant dissociées font pont, et se lient. Comment ce pontage se produit il ?

Il est bien connu que les gens pensent mieux en marchant, et que les enfants paralysés qui ne peuvent ni ramper ni marcher perdent leur capacité à saisir des concepts. Le pontage se produit lorsque les produits chimiques nécessaires à la construction d’un nouveau cheminement se trouvent en abondance en une certaine partie du cerveau. C’est accidentel dans le sens où la connexion se fait par proximité, et non par accident dans le sens où les zones du cerveau riches de ces produits chimiques sont très actives parce qu’elles se rapportent à la question posée. Le cerveau fait donc seulement les présentations. Vous deux, ici, êtes des endroits très actifs, parlez vous l’un à l’autre. Donc, l’enfant qui se retrouve à contempler un mur sur lequel il aimerait grimper et qui aperçoit des boites à sa portée se souvient de sa pile de cube. Il fait « Ah Ah ! » et son souvenir des cubes s’associe avec la vision des boîtes, qui ont une forme similaire. Le tour est joué. Idée.