Les Dires de Zeta: La Capacité du Cerveau


Il est souvent dit que les humains n’utilisent que 10% de la capacité de leur cerveau. C’est une bêtise. Si le cerveau a évolué selon le besoin, pourquoi serait-il devenu en partie inutilisé et sans fonction? Le monde d’aujourd’hui exige d’avoir bien plus de cerveau que par le passé, aussi toutes les parties du cerveau doivent-elle plus que jamais fonctionner, et c’est ce qui se passe.

Les humains cartographient le cerveau du mieux qu’ils peuvent, et notent les réactions observées en neurochirurgie ainsi que les facultés qui sont perdues si le cerveau se trouve endommagé. Ils connaissent donc certaines des tâches qu’effectue le cerveau, mais restent perplexes devant toute cette matière grise qui semble n’avoir aucune fonction. Et puis il y a des résultats remarquables alors que virtuellement le cerveau humain semble absent, comme dans les cas d’enfants souffrant d’encéphalites et qui deviennent des adultes doués de facultés apparemment normales. Une partie du cerveau humain a en charge les fonctions corporelles, c’est évident quand se produit une blessure sur une tige du cerveau liée aux nerfs cardiaques ou à d’autres organes. La vie cesse. Mais ces parties du cerveau sont plus anciennes, situées à la base du cerveau, et ne mettent absolument pas en jeu les parties plus volumineuses et aussi plus récentes de celui-ci. Les humains ont aussi conscience qu’ils peuvent vivre avec seulement un demi cerveau, le droit ou le gauche, tant qu’il reste une moitié complète. Tout comme pour de nombreux organes vitaux, l’évolution a favorisé ceux qui survivaient à la perte de leur compagnon. D’où les deux yeux, les deux oreilles, les deux reins, les deux poumons, les deux membres, les deux testicules et les deux ovaires, ainsi que les deux cerveaux. Bien que d’un seul tenant, ils fonctionnent tous deux, et les deux moitiés de cerveaux travaillent donc ensemble de façon serrée, tels de braves coéquipiers qui communiquent entre eux via la matière qui les relie l’un à l’autre.

Les humains sont perplexes devant la quantité de matière grise qui semble n’avoir aucune fonction particulière. Si un humain peut survivre après avoir perdu un demi cerveau, et si un malade de l’encéphalite peut aussi vivre avec un cerveau diminué, alors n’y a-t-il pas de la quantité de cerveau en excès? Cette hypothèse se fonde sur la normalité apparente du comportement humain dont la taille du cerveau a été réduite. Ces humains marchent, parlent, rient en entendant des plaisanteries, se souviennent qu’il faut se brosser les dents, tout semble normal. Cependant, comme la plupart des gens estiment qu’il est incroyable que ces personnes ne soient pas dans le coma, ils vont rarement plus loin que cet étonnement pour vérifier la persistance pleine et entière des facultés. Une femme à qui il ne reste qu’un seul ovaire continue d’ovuler tous les mois, chaque ovaire ayant plus d’œufs qu’il n’en faut, et la ménopause se produit parce qu’il en est temps, et non parce que les œufs ont tous été écoulés. Un poumon ou un rein unique permettent au corps une vie normale, mais avec le temps les facultés diminuent. Il en est pareil avec un cerveau réduit, une telle personne peut apprendre et apprendre correctement les gestes quotidiens, mais quand il faut donner plus, cette réduction des facultés devient évidente.

Les théories complexes sont construites à partir de nombreux cubes mentaux capables de les élaborer, et chacun de ces cubes sont eux-mêmes composés de nombreux éléments. Les enfants assemblent ces cubes, morceau par morceau, pièce par pièce, et peuvent arriver à comprendre ainsi des concepts abstraits. La théorie de la gravité est ainsi comprise à la petite école dès lors que le bébé laisse tomber de sa chaise haute des morceaux de nourriture qui font pouf et rebondissent sur le sol, dès lors que l’enfant qui commence à marcher voit les oiseaux lutter contre la gravité en battant des ailes, mais qu’en battant l’air de ses bras il ne s’envole pas pour autant, et dès lors que l’enfant construit des tours et des voûtes avec des cubes pour découvrir que la voûte doit supporter un poids au dessus d’elle, ou d’autres choses encore. L’acquisition de tous ces concepts mène à une théorie abstraite de la gravité.

La diminution des facultés cérébrales d’une personne lui permet de rire quand les autres rient car le rire est contagieux, surtout quand l’on veut participer. Les petits enfants ne rient-ils pas même s’ils ne comprennent pas la plaisanterie? Les facultés cérébrales réduites ne permettent pas d’inventer quelque chose de plus fin qu’une simple farce, et ne permet pas non plus de conceptualiser une quelconque théorie qui ne l’aurait déjà été. Le cerveau endommagé peut donc fonctionner comme avant si ses connections et sa structure sont restées intactes, mais le temps s’arrête s’il s’agit pour lui de créer de nouvelles abstractions. Parce que trop de ponts ont été coupés, plus aucune destination ne peut être atteinte. Les concepts abstraits, l’intuition, la planification à long terme, l’adaptabilité, voilà tout ce que prend en charge la matière grise inexplorée, et ce n’est pas rien.